Notre roadtrip de l’été 2019 nous a amenés dans les Rocheuses canadiennes. C’est une destination qui me faisait rêver : qui n’a pas vu les magnifiques clichés du lac Louise et ses eaux turquoises sur fond de pics enneigés ? J’avais envisagé cette destination pour l’année dernière, et finalement j’avais préféré le Pacific North West, aux paysages plus diversifiés. Cette année, je n’avais donc plus d’excuses 🙂
Nous sommes donc partis deux semaines pour explorer les parcs nationaux de Banff et Jasper, les plus connus, mais aussi pour faire un petit crochet par le Montana pour visiter le parc de Glacier. Ce dernier étant très isolé par rapport aux autres parcs américains (au nord du Montana), c’était probablement le meilleur moment pour l’intégrer à un roadtrip.
J’avais aussi envie de passer un peu de temps à explorer les petits parcs nationaux de Yoho et Kootenay, en Colombie Britannique, mais juste à côté du parc de Banff. Cependant, ce jour-là on a eu la pire météo du voyage donc on a bâclé le premier en une heure ou deux, et complètement annulé le second.
Le parcours
Mercredi 26 juin : on est arrivé à Calgary en milieu d’après-midi, ce qui nous a permis de faire toutes nos courses avant de commencer notre roadtrip.
Vendredi 28 juin : randonnée à Johnston Canyon au programme de notre matinée. L’après-midi, un peu crevés, on profite tranquillement des lacs et des hot springs autour du village, et notamment de la vue sur le Mont Rundle depuis le lac Vermillion.
Samedi 29 juin : on passe la journée sur la Icefields Parkway, la route scénique qui permet de relier Banff à Jasper. Sur notre passage, on fait de nombreux arrêts pour profiter des lacs, chutes d’eau, glaciers et mini randonnées, pour la plupart à deux pas de la route principale.
Dimanche 30 juin : exploration du secteur Maligne avec le lac du même nom, le lac Medicine, et la route pour y aller où on a croisé pas mal d’ours. L’apothéose : la croisière sur le lac avec à la clé, la superbe Spirit Island. L’après-midi, on randonne dans le secteur de Valley of the five lakes sous un beau ciel bleu, puis on grimpe en haut du Mont Whistlers à l’aide du téléphérique : on perd 15° en quelques minutes !
Lundi 1er juillet : c’est le jour de la fête nationale au Canada ! Le matin, on randonne dans le secteur Edith Cavell pour aller voir le glacier Angel, puis on fait le tour des trois petits lacs autour de la ville de Jasper (Annette, Patricia et Pyramid) avant d’aller déjeuner en ville et assister à la parade. L’après-midi, c’est la pluie qui nous accompagne lors de notre randonnée au canyon Maligne.
Mardi 2 juillet : il est temps de reprendre la route ! Avant de quitter Jasper, on passe par le lac Beauvert avant de reprendre la Icefields Parkway dans l’autre sens. On arrive dans le secteur du Lac Louise dans l’après-midi, un peu ébahis par le monde… on arrive quand même à se frayer un chemin pour aller voir une petite merveille bien connue : le lac Moraine !
Mercredi 3 juillet : c’est notre seul jour entier dans ce secteur (qui fait d’ailleurs partie du parc national de Banff), alors on se lève tôt pour avoir une place sur le très prisé parking du Lac Louise. Notre objectif de la journée : un combo randonnée composé du lac Agnes, du Big Beehive et de la Plaine des Six Glaciers. De quoi nous offrir de belles vues sur le lac Louise !
Jeudi 4 juillet : le jour le plus décevant du voyage 🙁 Il a plu toute la nuit et ça doit continuer toute la journée non-stop : impossible de randonner à Yoho comme je l’avais prévu. A la place, on va quand même voir les principaux points de vue accessibles en voiture de ce petit parc, puis on prend la route une journée plus tôt que prévu direction le Montana. Ce qui nous permet donc de célébrer une seconde fête nationale en l’espace de quatre jours 😉
Vendredi 5 juillet : c’est notre première journée dans le parc national Glacier, c’est la première fois qu’on dispose d’autant de temps dans un même parc (trois jours) donc on compte bien prendre notre temps. Pour commencer, on se focalise donc sur la Going-To-The-Sun Road, la route scénique qui traverse le parc d’ouest en est, et des points de vue qu’elle peut nous offrir.
Samedi 6 juillet : je me réveille un peu malade, les changements de températures ont eu raison de moi ! On commence donc la journée tranquillement par un peu de shopping dans les petites villes à l’ouest du parc puis on passe l’après-midi dans le parc et on fait cette fois-ci deux randonnées plutôt courtes mais sympa : celle qui permet de voir Hidden Lake dans le secteur du Logan Pass, puis celle des chutes de St Mary un peu plus à l’est.
Dimanche 7 juillet : troisième et dernier jour à Glacier. Notre journée commence dans le secteur de Many Glacier par une looongue et magnifique rando sous un ciel radieux : Iceberg Lake trail. On passe ensuite la frontière canadienne pour rejoindre le parc Waterton Lakes, jumelé avec Glacier. Complètement fourbus, on s’offre une petite après-midi repos dans le chic village de Waterton, qui semble être une destination de vacances très paisible, et c’est exactement ce qu’il nous faut !
Lundi 8 juillet : nous voilà reposés et prêts à découvrir quelques points d’intérêt du parc Waterton Lakes. Au programme de la matinée : promenade au bord du lac, rando sur les hauteurs de la ville pour aller voir une cascade et recherche (infructueuse) de bisons (mais on a pu voir de jolis champs de fleurs sauvages). Puis on a roulé une bonne partie de l’après-midi en direction des grandes plaines du sud-est de l’Alberta.
Mardi 9 juillet : on quitte notre charmant motel à Brooks (joke) pour explorer le petit parc provincial Dinosaur, où on peut profiter de jolis paysages de badlands ainsi que des fossiles de dinosaures (évidemment). Pour compléter, on passe une partie de l’après-midi au musée Tyrell de Drumheller, avant de rentrer à Calgary.
Mercredi 10 juillet : c’est le dernier jour ! Par chance, on visite la ville pendant les dix jours du Stampede, le plus grand festival de rodéo au monde ! Sans toute cette animation, la ville ne nous aurait probablement pas laissé un souvenir impérissable. Puis le lendemain matin, c’est déjà l’heure du retour ! Retour vers Paris avec une courte escale à Montréal où on en profitera pour acheter quelques flacons souvenirs de sirop d’érable 😉
Le budget
En partant une semaine de moins que d’habitude, on a forcément dépensé moins d’argent sur ce voyage.
- Avion : j’avais trouvé des billets d’avion à un prix très abordable en décembre 2018 pour un départ le 26 juin 2019 : 480€ par personne avec bagages compris, en partant avec Air France et avec une escale d’environ 1h30 à Vancouver à l’aller et à Montréal au retour.
- Location de voiture : 515€ pour un SUV chez Alamo en passant par Carigami, pour 15 jours de location. Soit quasiment le même prix que l’année dernière pour trois semaines. Outch. Mais ça reste quand même correct.
- Essence : on a parcouru 3100 kilomètres pendant ce voyage. J’avais l’impression que l’essence était bien plus chère au Canada qu’aux Etats-Unis, mais finalement notre budget essence est presque indécent par rapport à ce que ça nous aurait coûté en France : à peine 185€.
- Hébergements : j’avais réservé tous les hébergements avant de partir, car les campings des parcs sont pris d’assaut lors de l’ouverture des réservations en janvier. Sur les 15 nuits, on devait campé 10 nuits et passer les 5 autres nuits dans des motels. Pour un total de 640€. Au final, entre le mauvais temps et la fatigue, on a craqué pour un motel en arrivant dans le Montana plus tôt que prévu : + 140€. Soit 780€ au total, mais ça se tient par rapport aux autres années.
- Nourriture : alors là cette année on a tout explosé, et pourtant c’est loin d’être le voyage où on a le mieux mangé (et même probablement l’un des pires). On a dépensé un peu plus de 1000€ en deux semaines.
- Pour les parcs nationaux canadiens, il existe comme aux Etats-Unis un pass annuel au prix de 138$, soit environ 91€.
A noter quand même que j’ai trouvé que le Canada était bien plus cher que les Etats-Unis. Heureusement c’était en partie compensé par la faible valeur du dollar canadien (1€ = 0,66 CAD environ). Je pense que ça s’explique aussi par le fait qu’on a visité des régions isolées du reste du pays, principalement axées sur le tourisme.
Mon ressenti
Le climat et la météo
On n’a pas été très chanceux de ce côté-là. Il faut savoir que la saison estivale est très courte dans les Rocheuses canadiennes : elle court de mi-juin à mi-septembre environ. Début juin, il est fort probable que les lacs soient encore gelés et qu’il reste de la neige sur les sentiers de randonnée. Et il peut déjà neiger fin septembre ! J’avais lu que juin était le mois le plus pluvieux, mais on a quand même tenté notre chance, pour éviter la foule des mois de juillet et août. Et globalement, il faut s’attendre à expérimenter les quatre saisons sur une même journée, ça arrive fréquemment dans les montagnes.
Pendant notre séjour, il a fait froid et humide. La journée, il devait faire entre 7 et 12 degrés, et la nuit, ça descendait aux alentours de 0 degré… Il a aussi plu quasi tous les jours à Banff et Jasper mais ce n’était pas handicapant car on était équipés et c’était heureusement pas en continu. Il faut y voir quelques avantages : on n’a pas eu trop chaud lors de nos randonnées, on peut même dire qu’elles étaient revigorantes ! Et ça a été l’occasion de faire quelques emplettes dans les divers magasins de montagne qu’on a pu trouver (et je peux vous dire qu’il y avait du choix !). Et enfin, ça nous a permis de passer quelques jours au frais avant de rentrer en France pour mieux supporter la canicule !
Le camping
Lors de ce voyage, on restait entre deux et trois nuits dans chaque camping. On a trouvé ça bien plus reposant que d’habitude, et au moins ça permettait à la tente de sécher la journée quand il avait plu la nuit.
Ca nous a permis d’être prêts encore plus rapidement le matin, parce qu’on ne devait pas ranger notre matériel à chaque fois.
Compte-tenu de la météo, on a eu froid la nuit. On avait acheté une couette à mettre par-dessus nos sacs de couchage, mais ce n’était pas suffisant. Pour ma part, j’ai eu besoin d’un gros polaire et de chaussettes en laine pour dormir un peu plus confortablement.
On a dû annuler une nuit de camping à Kootenay ; il avait plu toute la nuit puis toute la journée alors on a roulé jusqu’aux États-Unis pour retrouver le soleil, et on a bien apprécié la nuit au chaud et au sec après une semaine de camping.
A Banff, le bois est compris avec l’emplacement de camping, donc nul besoin de s’en soucier ! A Jasper et à Lake Louise, il fallait payer un permis de feu un peu moins de 10$, et on pouvait ensuite se servir en bois.
On a fait du feu à plusieurs reprises, et on a aussi upgradé nos diners de camping cette année avec un réchaud qui nous a permis de cuisiner un peu plus.
Les nuits étant courtes à cette période de l’année (il ne fait pas encore nuit noire à 23h et il fait jour à 5h), on a pu profiter des longues journées et comme on se couchait plus tard, c’était nécessairement plus difficile de se lever à 6h le matin.
Les paysages
Les paysages des Rocheuses sont aussi incroyables que ce qu’on voit en photo. Je m’imaginais voir des paysages objectivement magnifiques et c’est exactement ce qu’il s’est passé. J’avais peur que le mauvais temps joue sur la couleur des lacs mais ça n’était pas du tout le cas. Et la brume rend toujours très bien sur les photos !
Je ne peux pas m’en empêcher, mais j’ai toujours tendance à comparer le Canada et les Etats-Unis. Et contrairement au Québec qui, même si j’avais beaucoup aimé, m’avait semblé moins impressionnant, je peux dire que l’Alberta est tout à fait au niveau des paysages de l’ouest américain.
Là où j’ai été surprise, c’est sur l’altitude et la taille des montagnes. Je m’imaginais qu’on serait aux alentours des 3000-4000 mètres d’altitude par endroits parce que je croyais qu’en Alberta, les Rocheuses étaient plus hautes que dans le Colorado. Mais la réalité est très différente : on atteint tout juste les 1000 mètres d’altitude à Jasper et un peu moins de 1400 à Banff (pour comparaison, Denver se situe déjà à 1600 mètres d’altitude). Le Mont Robson est en fait la montagne la plus haute des Rocheuses canadiennes, et il fait quasiment 4000 mètres. Les routes sont alors plutôt droites, je ne m’y attendais pas du tout !
Au niveau de la fréquentation des parcs, je m’étais préparée à voir beaucoup de monde. Et au final, c’est vrai qu’on était loin d’être seuls, mais c’était correct. Par contre, à aucun moment on a été seuls sur les sentiers de randonnée, même les plus longues.
Petit bémol concernant le secteur de Lake Louise (qui inclut donc le lac Moraine) : c’est over-archi-blindé !!! Il faut se lever très tôt pour pouvoir se garer… mais heureusement en vacances je suis très enthousiaste et il m’en faudrait beaucoup plus pour me gâcher mon plaisir !
La durée du voyage
On a réduit la durée du voyage à seulement deux semaines cette année au lieu de trois habituellement (à la demande de Monsieur), et finalement j’ai trouvé ça très bien. Les paysages étant moins diversifiés que lors de nos précédents voyages, ça m’a paru suffisant. Et ça permet d’économiser quelques congés pour partir à nouveau un peu plus tard dans l’année 😉
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